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Thèse.

Écopoétique paysagère :

une pensée de l'écologie à l’œuvre dans les arts du paysage

Thèse de doctorat en Arts Plastiques, soutenue le 12 février 2021,

sous la direction de Patrick Barrès et Sophie Lécole Solnychkine, LARA-SEPPIA, Université Toulouse 2 Jean-Jaurès.

Présentation

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Cette thèse interroge les arts du paysage, en tant que champ théorique et terrain de pratique permettant la mise en relation entre la création artistique et une pensée de l’écologie. Elle questionne le rôle de l’art dans ces recherches, et la manière dont l’approche écologique fait évoluer les pratiques artistiques et paysagères.

 

La démarche de recherche-création engagée entretisse conduite théorique et créatrice, en associant des considérations philosophiques, esthétiques, poétiques et poïétiques, fondées sur l’étude d’un corpus d’œuvres (artistiques et littéraires) et sur des expériences de terrain (photographie, écriture, aménagement et installations in situ, médiation…). 

 

La pratique artistique menée selon une pensée écologique conduit à reconceptualiser l’écopoétique comme alternative à la fiction verte, à inventer une méthode d’enquête paysagère, à associer médiation artistique et éducation à l’environnement. Le concept d’écopoétique paysagère permet de présenter une approche écologique et sensible du paysage, de définir de nouveaux modèles paysagers et d’en explorer l’expression dans les pratiques artistiques et paysagères contemporaines.

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Mots-clés : Art, Paysage, Écologie, Écopoétique, Humanités écologiques, Recherche-création.

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00:00 / 19:29

Résumé

 

Si la gravité de la crise écologique actuelle fait consensus dans la communauté scientifique mondiale, la manière d’y réagir pose encore question. On peut observer l’émergence de cette problématique dans le domaine des humanités et des sciences humaines et sociales, à travers le développement d’une pensée écologique, d’un art écologique, et de nouveaux champs de recherche comme les humanités écologiques ou les sciences du paysage.

 

Cette thèse questionne le rôle de l’art dans ces recherches, et la manière dont l’approche écologique fait évoluer les pratiques artistiques et paysagères. Elle interroge les arts du paysage en tant que site théorique et terrain de pratique, permettant la mise en relation entre la création artistique et une pensée de l’écologie, du point de vue du chercheur et de l’artiste.

 

La démarche de recherche-création engagée entretisse conduite théorique et créatrice, en associant des considérations philosophiques, esthétiques, poétiques et poïétiques. Ces recherches se construisent dans le cadre épistémologique d’une pensée complexe et transdisciplinaire, associant des références théoriques, artistiques, littéraires et paysagères issues de divers champs disciplinaires (art, philosophie, anthropologie, écologie, géographie, littérature, sciences du paysage) et inspirée par les écrits d’Edgar Morin, Augustin Berque, Philippe Descola et Tim Ingold, entre autres.

 

La pratique artistique est fondée sur un travail de terrain, dans le cadre d’une résidence de création en milieu rural durant deux années, en collaboration avec des acteurs du territoire, ainsi que sur la participation à une revue de recherche en art. Un processus d’enquête, d’expérimentation et de création est engagé à travers une pratique plurielle de photographie et d’écriture, la conception d’un sentier paysager et d’installations in situ, la réalisation de carnets d’artiste et l’animation d’ateliers de médiation scientifique et artistique.

 

La réflexion sur l’écologie, construite à partir d’une critique de la fiction verte au profit de l’étude des relations entre les êtres vivants et leur milieu de vie, révèle une convergence transdisciplinaire des pensées de l’écologie. L’étude de leurs dimensions philosophiques, esthétiques et poétiques motive une reconceptualisation de l’écopoétique, comme expérience sensible de « résonance » écologique.

 

La dimension paysagère de l’écopoétique est explorée sur le terrain, la démarche de recherche-création favorisant l’invention d’une méthode d’enquête paysagère (associant l’expérience sensible, la lecture de paysage, la notation et la documentation), l’expérimentation de diverses modalités d’écopoïétique paysagère (création in situ et ex situ), et l’association entre médiation artistique et éducation à l’environnement.

 

Le concept d’écopoétique paysagère est proposé pour identifier une nouvelle approche du paysage (transdisciplinaire et transmoderne) fondée sur l’interaction écologique et sensible avec notre milieu de vie. Ces recherches conduisent finalement à définir de nouveaux modèles esthétiques paysagers, associés à la fiction verte (paysage-décor, paysage-émotion, paysage-spectacle, paysage-catastrophe) ou à l’écopoétique (paysage-système, paysage-cosmos, paysage-vivant, paysage-milieu), et à en explorer l’expression dans les pratiques artistiques et paysagères contemporaines.

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